1 an après l’arrivés de Crix, Aloès et Melony eurent une fille, Nekomi ; les deux filles s’entendent à merveille, elles sont inséparables et font tout ensemble.
14 ans ce sont écoulé depuis, Crix à 16ans maintenant, un âge très important au sein de son village…
Il fait froid, la neige recouvre le sol et les petites huttes du village mais malgré ce froid ambiant tous les habitants s’affairent autour de la hutte du chef, Gamza… le ʺGrand Froidʺ touche à sa fin.
Malgré leur fourrure, les felynes s’habillent avec de longs manteaux de toutes les couleurs.
Les enfants ne participant pas aux réunions avec le chef, s’amusent dans la neige.
Deux silhouettes apparaissent depuis la forêt.
L’une est plutôt petite et porte un long manteau en laine de couleur crème, bordé de rouge avec six gros boutons dorés sur deux colonnes superposés avec par-dessus un mini châle avec un col relevé, le tout de couleur rouge avec des motifs verts foncés et fermé par une grosse clochette dorée.
L’autre, beaucoup plus grande, porte des chaussures, un pantalon et un haut à manche longues en peaux gris bleutés avec par-dessus le même manteau que l’autre silhouette.
- Ah vous voilà ! Cria un garde devant la grande porte. On vous avait dit de ne pas sortir !
- Mais on voulait allez jouer sur le Grand Fleuve glacé ! Répondit la petite silhouette.
- On a rien fait de mal ! Rétorqua l’autre silhouette.
- Et si vous aviez été attaqués hein, nya ?!
Les deux silhouettes sont maintenant devant les gardes, il s’agit d’une jeune felyne et d’une humaine.
La jeune felyne est plutôt petite, environ 50cm, alors que l’humaine fait au moins 1m de plus.
La jeune fille a des yeux ambres et ses cheveux sont bruns, courts avec une mèche sur le côté droit et une qui revient sur son front.
- Crix tu est plus âgé et tu connais les règles mieux que ta sœur, alors essaye au moins de lui montrer l’exemple.
- D’accord…
- Tu nous dis ça à chaque fois, nya. Et toi Nekomi tu n’es pas obligé de la suivre partout !
- Mais miaoua je veux rester avec grande sœur ! Et puis j’aime bien allez jouer sur le Grand Fleuve…
- Vous savez qu’on va devoir le dire à vos parents ?
- Nan ne dites rien s’il vous plaît !
Les deux sœurs les regardent avec un regard suppliant.
- Bon va pour cette fois encore mais c’est la dernière !
- Merci ! Dirent les deux filles en cœur.
- On est trop gentil avec vous…
Elles rentrent dans le village en trottinant et en affichant un large sourire.
Crix et Nekomi déambulent entre les huttes, saluent quelques villageois et se dirigent vers la place principale.
- Tu crois pas qu’on devrait rentrer Crix ?
- Pourquoi tu as froid ?
- Nan j’ai faim.
- Bon et bien rentrons. Aller grimpe sur mon dos.
La felyne sauta sur son dos et s’agrippa. Elles se dirigent vers une petite hutte semblable aux autres, le bruit de leurs clochettes retentissait à chaque pas de Crix et une fois à quelques mètres de l’entrée, la porte s’ouvrit. Une felyne sortit, elle était visiblement plus âgée que les deux filles, elle porte un petit tablier rouge et un petit collier de coquillage.
- Ah vous voilà, on se demandait ou vous étiez encore partit.
- On s’amusait dans le village, répondit Crix.
- Maman j’ai faim ! Cria Nekomi en se laissant glisser sur la neige.
- Allez rentrer il ne fait pas chaud et la nuit commence à tomber.
Les trois personnes se dirigent vers l’intérieur du logis, celui-ci est modeste, la hutte est répartit sur deux étages : en haut il y a trois chambres simplistes ce composant d’un lit, de babioles décorant le dessus des commodes et de quelques peaux de Kelbi jonchant le sol.
Le rez-de-chaussée est divisé en trois : le salon, la cuisine et la salle à manger, les mêmes peaux sont étalées sur le sol et des sculptures en bois sont accrochées aux murs.
Une odeur de poisson ce dégage d’une marmite en pierre dans la cuisine…
Je suis à la recherche de quelque chose pour faire passer le temps, Nekomi préfère rester avec maman pour l’aider à préparer le repas.
Papa n’est toujours pas rentré, c’est bizarre d’habitude il ne reste pas dehors longtemps…
- Maman ou est papa ? Normalement il devrait déjà être revenu…
- C’est vrai il est où ?
- Il rentrera tard, le chef a organisé un rassemblement cette nuit.
- Pourquoi ? Demandais-je.
- Le ʺGrand Froidʺ s’achève et tu as 16ans, nya.
- Qu’est-ce que ça change ?
- Venez manger je vais vous expliquer.
Maman prit trois petits bols en bois et y versa une soupe de poisson, je profite de ce moment pour m’asseoir sur une petite chaise aussi en bois, comme à son habitude ma sœur m’imite et fait un grand sourire en me regardant.
Maman détache son petit tablier et le pose sur sa chaise après avoir distribué les bols de soupe, elle s’assoie à son tour et dit :
- Lorsque le ʺGrand Froidʺ s’achève le village organise une grande fête, au cours de laquelle tous les enfants de 16ans sont conviés, en effet à cet âge des traces de pas apparaissent sur notre pelage, comme celle sur mon ventre, normalement tu as du remarquer que certains de tes amis commençaient à avoir quelques esquisses de ces marques, nya ?
- Oui c’est vrai mais… pourquoi je n’en ai pas ? Demandais-je inquiète.
- Avec ton père, on pense que ça doit être dû à un problème comme le fait que tu sois très grande et que tu ne nous ressemble pas…
- Mais comment je vais faire alors ?!
- Ne t’inquiète pas je crois que j’ai trouvé une solution. Bon ou en étais-je… ah oui ! Donc comme je le disais une fois que les marques commencent à apparaître vous êtes considérez comme des adultes c’est pour cela que l’on organise une fête.
- Et miaoua maman c’est quand que je serais adulte ?
- Pas maintenant dans deux ans.
- Mais c’est lonnnnnnnnnnnnng…
- Oui je sais, aller manger ça va être froid.
Je préfère passer le reste du repas dans le silence… Pourquoi suis-je aussi différente…
La porte s’ouvre, c’est papa, je me dépêche de lui apporter un bol de soupe chaude pour qu’il puisse se réchauffer au plus vite.
- Pas la peine de te dépenser autant pour miaoua Crix je ne suis pas si vieux.
- Peut-être mais ça me fait plaisir.
- Je vais prendre ton manteau ! Dit Nekomi en se précipitant vers Aloès.
- On dirait que tu n’as pas vraiment le choix ! Ria Nekomi. Et comment s’est passé le rassemblement, nya ?
- Rien de spécial nous avons juste noté le nombre de jeunes qui devront accomplir le rituel, nya.
- Combien sont-ils cette année ?
- Hum… si je me souviens bien… Quatre. D’ailleurs la cérémonie devrait se passer après-demain.
- Tant mieux je dois m’occuper de quelque chose avec Crix…
Elle se retourne vers moi et me sourit, mais je ne sais pas du tout ce qu’elle veut faire.
Une fois le repas terminé, nous partons tous dormir.
Comme à son habitude ma sœur réveille tout le monde, le petit-déjeuner est rapide chez moi : du lait et du pain, nous les felynes mangeons peu mais grignotons toute la journée pour compenser.
Comme maman veut faire quelque chose avec moi, papa va rester avec Nekomi, je lui souhaite bien du courage elle déborde d’énergie et elle n’aime pas rester assise à ne rien faire.
Après avoir fini de manger, je me dirige vers la place principale avec maman, elle me fait signe d’aller vers la hutte de Murmure la chamane.
- Murmure ? Pourquoi aller chez elle, tu as besoin de parler avec les esprits ?
- Non c’est pour toi.
- Ah…
- Ne t’inquiète pas, elle est très gentille elle ne va pas te faire de mal.
Le temps que nous arrivions devant la hutte la porte s’ouvrit et une vieille felyne sorti, son pelage est grisonnant et ses yeux sont plissés à cause de la mauvaise vu dû son âge avancé.
Elle se tourne vers moi, plisse les yeux encore plus et fait un signe pour nous inviter à entrer, je la trouve étrange…
Son intérieur est plutôt sinistre, il y a des os de toutes tailles accrochés aux murs et disposé sur des étagères, des grigris pendent du plafond et divers objet qui me sont inconnus sont dispersés un peu partout.
- Alors est-ce que vous savez comment faire ? Demanda ma mère.
- Oui j’ai longtemps cherché dans mes coffres et j’ai trouvé ce qu’il fallait mais avant de commencer il faut qu’elle prenne quelque chose pour éviter les inconvénients…
- Les inconvénients ? Quels inconvénients ? Maman tu sais de quoi elle parle ?
- Ne t’inquiète pas.
- Tenez jeune fille buvez ça.
Elle me tend un bol contenant un liquide verdâtre.
- Avant de boire j’ai besoin que tu répondes à deux petites questions.
- D’accord.
- Quelle est ta couleur préférée ?
- Le rouge.
- Hm hm. Le visage ou les bras ?
- Euh je dirais le visage pourquoi ?
- Tu verras maintenant boit !
Je commence à boire, le liquide à un goût horrible j’ai envie de tout recracher mais je me contente de faire la grimace. Une fois fini je lui redonne le bol qu’elle pose à côté d’elle, elle se lève et sors d’un coffre un pot rempli de pigment rouge et une aiguille creuse et très pointu, elle taille l’aiguille encore plus et la remplit avec les pigments.
Ma tête tourne, Murmure s’approche de moi mais ma vision se trouble, quelque chose me tiens la tête, l’angoisse me prend qu’est-ce qu’elle va faire ? Puis d’un coup une douleur atroce dans la joue ! Je retrouve partiellement la vision et je vois la pointe de l’aiguille planté dans ma pommette.
Je veux crier et me reculer à cause de la souffrance mais je n’arrive plus à bouger mes membres, ma vue se brouille à nouveau accompagné d’un mal de tête et de vertige, j’ai l’impression de m’endormir… je crois que je suis en train de m’évanouir…
Je retrouve le contrôle de mon corps, j’ai encore mal à la tête mais je vois à nouveau, j’ai mal aux joues mais rien de comparable à la douleur de tout à l’heure.
Ma mère et Murmure me regarde.
- Elle reprend connaissance !
- Évidemment ! Je n’allais pas la tuer ! Ricana Murmure.
J’essaye de me lever mais j’ai encore quelque vertige et je me sens barbouillé.
- Tiens prend ça tu te sentiras mieux après.
Murmure me tend encore un bol mais cette fois avec un liquide violet, après l’expérience que je viens de vivre je n’ai pas trop envie de boire son truc ! Le problème c’est que je n’arrive pas à bouger et elle donne le bol à ma mère pour qu’elle me fasse boire !
Vu que je n’ai pas le choix autant que je le fasse ! Cette fois le goût est beaucoup mieux.
Après quelque instant les vertiges disparurent, je pouvais à nouveau bouger correctement, le temps de me remettre debout la vieille chamane me tendait déjà un miroir, je le prends et regarde qu’est-ce qui cause ma douleur au visage.
Trois grosses formes triangulaires rouges sont dessinées sur chacune de mes joues, je passe un doigt dessus pour voir si ça s’efface mais même en frottant ça ne part pas, je me retourne vers Murmure, l’air interrogateur.
- J’ai régler ton petit problème de marques. Répondit-elle en souriant.
- Je… je ne sais pas quoi dire…Comment avez-vous fait ça ?
- Oooh un vieux truc que j’ai appris lors de mon voyage lorsque j’étais jeune.
- Et pourquoi vous m’avez drogué ?
- Pour t’éviter la douleur, lorsque j’ai commencé n’as-tu pas ressenti quelque chose, nya ?
- Je préfère ne pas m’en rappeler… Et je vais garder ça combien de temps ?
- A vie ! N’est-ce pas fantastique ?
- C’est génial, je vais pouvoir participer au rituel de demain ! Merci, merci infiniment !
- Oui merci beaucoup, nous allons vous laissez à présent.
Une fois dehors je me retourne et lui fait un signe de la main, elle me le rend, puis retourne dans sa hutte, la porte se referme dans un grincement, Murmure est gentille mais elle me fait encore un peu peur…
- Euh je suis en train de penser… quelque heure est-il ?
- Il est 16 heures.
- Quoi je me suis évanoui pratiquement une journée !
- Tes marques ont été longues à faire, alors elle a dû mettre la dose mais elle ne s’attendait pas à ce que tu dormes aussi longtemps, elle m’a dit que la prochaine fois qu’elle devrait droguer quelqu’un elle ferait plus attention.
- Tu veux dire que j’aurais pu ne jamais me réveiller ?
- Non, il ne faut pas exagérer !
- J’espère bien ! Bon c‘est pas tout ça mais j’ai faim moi, je n’ai pas pu manger à midi, en plus j’ai encore un peu mal…
- Je ne peux rien y faire il va falloir que tu attendes que ça passe, pour manger je n’ai pas le temps il faut que j’aide pour la fête, tu n’as qu’à aller à la rivière elle est dégelé tu pourras sûrement pêcher quelques poissons.
- Hmmm…
- Aller tu perds du temps ! Et ne mange pas trop !
- Oui… d’accord…
Je commence à m’éloigner, un coup d’œil derrière moi mais elle a déjà disparu… Autant que je me dépêche j’ai de plus en plus faim.
Même si nous sommes en période de ʺGrand froidʺ il fait bon et certains petits moineaux sont déjà revenus, j’aime bien les écouter chanter… J’aime bien leur goût aussi mais y a pas grand-chose à manger et y a trop de petits os…
Me voilà à la rivière il n’y a personne, généralement c’est un lieu animé ou les enfants s’amusent à attraper les poissons ou à grimper dans les arbres… Au moins je serai tranquille…
Je suis habile pour attraper les poissons à la main mais l’eau est trop froide je vais devoir utiliser un bâton, le problème c’est que je ne suis pas très doué avec les lances.
Je me mets en quêtes d’une longue branche fine mais il n’y en n’a pas je vais devoir grimper dans un arbre pour en couper une.
- Heureusement que je me débrouille bien en escalade. Soupirais-je.
Je sors mon petit couteau attaché à ma ceinture et m’approche d’un gros chêne, je glisse le coutelas entre mes dents et commence l’ascension, j’atteins vite le sommet, je m’assois sur une branche solide et m’avance lentement vers son extrémité, une fois que celle-ci me parut assez longue pour me faire un harpon convenable je prends mon couteau et scie la branche comme je peux, après un long effort acharné elle tombe par terre, je descends vite et commence à en tailler le bout.
Une fois que celui-ci est assez pointu, je range mon couteau et m’approche du bord de l’eau.
Mes premières tentatives furent vaines mais après plusieurs essais je mis au point une technique qui me permit de me rassasier.
Je m’assois sous un arbre, il n’a suffi que d’un jour pour que la neige fonde totalement, les oiseaux commencent à revenir et les plantes bourgeonnes.
Soudain quelque chose me vient en tête, je me lève d’un bond et cours jusque chez moi, j’ouvre la porte mais il n’y a personne, je me dépêche de monter dans ma chambre et d’ouvrir les commodes ; il faut que je trouve quelque chose à me mettre ! Mais quoi ? Je ne suis jamais allé à de grande fête, ce qui fait que je n’ai pas de vêtements appropriés pour la cérémonie !
Je me relève rapidement et cours vers la grande place à la recherche de ma mère, normalement à cette heure elle doit être à sa boutique, elle est couturière, elle est la plus à-même de m’aider pour ma tenue.
J’entre dans la boutique, des tonnes de pelotes de toutes les couleurs sont entassées dans des malles tandis que le matériel de coutures est rangé dans une armoire ouverte, aucun vêtements n’est visible, pas même une tapisserie, maman m’avait expliqué que tout étaient rangé dans une pièce au fond du magasin pour éviter d’abîmer.
Je m’approche du comptoir et appuis sur une petite sonnette, une felyne sortit d’une pièce et en m’apercevant dit :
- Oh Crix ! Ça fait longtemps qu’on ne ta pas vu ici ! Je suppose que tu veux voir Melony, nya ?
- Oui, elle est ici ?
- Bien sûr, attend je vais la chercher.
Elle passa derrière la porte et miaula, quelque instant plus tard elle revint avec ma mère.
- Merci Lappola.
- Oh ce n’est rien, ça me fait plaisir de te voir de temps en temps. Bon c’est pas tout ça mais on a encore du travail !
Et elle disparut à nouveau derrière la porte.
- Pourquoi as-tu besoin de miaoua ? Me demanda-t-elle en souriant.
- Je n’ai pas de tenue pour demain…
- Aaah heureusement que je suis là, j’avais déjà tout prévu.
Elle partit dans la pièce ou était entreposé les ouvrages et ressortit avec une tenue.
Ma mère m’indique un petit coin de la boutique caché par un rideau, je me glisse derrière enlève mon manteau et commence à enfiler la tenue.
Je sortis de derrière le rideau, ma mère m’avait apporté un grand miroir pendant que je me changeais, elle m’attendait, je m’approche du miroir et commence à regarder la tenue plus en détail.
Au pied, je porte de grandes bottes en fourrures blanche replié sur le haut qui m’arrive aux genoux, les extrémités sont rouges et une bande de cette même couleur fait le tour des bottes au milieu.
Par-dessus mon short noir je porte une jupe blanche bordé de rouge recouvert d’un filet et attaché par une ceinture à boucle marron.
En haut je porte simplement un haut sans manches vert foncés avec, par-dessus, un châle blanc bordé toujours de rouge.
Ma tenue se termine par des mitaines blanche au niveau des mains, puis elles remontent jusqu’à mes coudes de couleurs marrons attaché par une lanière.
- Elle est magnifique, tu t’es surpassé.
- Tourne sur toi-même pour que je regarde… Hm hm… Parfait, aucune retouche à faire ! J’avais vu juste, nya !
- Merci infiniment !
- Oh ce n’est rien. C’était la moindre des choses. Aller range là maintenant, tu dois la mettre demain soir, alors mieux vaut ne pas l’abîmer.
- D’accord.
Après avoir retiré ma tenue, nous rentrâmes pour retrouver papa et Nekomi.
Je leur décrivis ma journée, Nekomi me posa surtout des questions sur mes marques aux visages mais je préférais ne pas trop évoquer ce passage...
Puis arrivas le repas et enfin l’heure de se coucher, demain sera un grand jour !